Évènement “Unis pour l’Ukraine”

Évènement “Unis pour l’Ukraine” – Discours de M. Brieuc PONT – Ambassadeur de France au Nicaragua

Seul le prononcé fait foi
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs, ambassadrices, chargés d’affaires,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,

Il y a treize jours, la Fédération de Russie a lancé une attaque brutale contre la République d’Ukraine. Cette attaque, d’une ampleur sans précédent dans l’histoire récente de l’Europe, constitue, comme l’a constaté la grande majorité des nations, ce que l’on appelle en droit international un crime d’agression.

Nous sommes aujourd’hui témoins de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dans une attitude impérialiste envers ses voisins, qui crée le chaos et menace la paix et la sécurité internationale, en déniant aux nations qui ne demandent qu’à vivre dans la paix et le développement leurs droits les plus fondamentaux, à savoir la souveraineté, l’autodétermination et l’intégrité de leurs frontières, laquelle la Fédération de Russie s’est d’ailleurs engagée à préserver à plusieurs reprises.
Le gouvernement russe viole non seulement le droit mais aussi sa parole.
Aujourd’hui, ce que nous pensions inconcevable se reproduit : au nom de revendications ethnocentriques sans fondement, un pays décide de s’emparer de terres voisines, les considérant comme siennes.

Cet événement de soutien à l’Ukraine, qui est organisé au nom de la Présidence française de l’Union européenne ce semestre et auquel je vous souhaite –tristement- la bienvenue, a pour objet d’exprimer la solidarité de nos nations avec le peuple ukrainien et ses autorités démocratiquement élues.

Pour justifier cette agression et les crimes de guerre commis, de nombreux mensonges ont été proférés ces derniers jours par la Russie et ont été véhiculés de manière irrationnelle et servile par de nombreux partisans de cette guerre : la vérité est que ni l’Europe, ni l’Ukraine, ni l’Alliance atlantique ne voulaient de ce conflit.
Au contraire, nous avons fait tout ce qui était possible pour l’empêcher.
Cette guerre n’est pas une intervention pacificatrice de la Russie en réponse à un prétendu coup d’État en 2014 ou à d’hypothétiques bombardements de régions indépendantistes soutenus par l’Occident, lesquels, il faut le préciser, n’ont jamais été vérifiés par les instances internationales, seules entités à avoir la crédibilité et la légitimité nécessaires.

Cette guerre n’est pas non plus un conflit entre l’OTAN et l’Occident, d’une part, et la Russie d’autre part, comme certains ont pu l’écrire : l’OTAN est une alliance défensive, il n’y a pas de troupes ou de bases de l’OTAN en Ukraine. La Russie prétend, entre autres fables de conspirations nazies, que le but de l’Occident serait d’installer des armes nucléaires en Ukraine. Le pouvoir de l’imagination est vraiment sans limites. Parlons plutôt des armes stratégiques à capacité nucléaire de la Russie, actuellement déployées à Kaliningrad par la Russie, entre la Lituanie et la Pologne.
Ce sont là des mensonges. La Russie n’est pas la victime, mais l’agresseur. Et elle le sait.

Je vous ai parlé des mensonges, mais parlons maintenant des vérités.
La simple vérité est que cette guerre est le fruit d’un esprit de vengeance dans certaines fractions de la société russe, alimenté par une lecture révisionniste de notre histoire, qui ramène le monde aux heures les plus sombres des empires et des invasions. Nous savons, en constatant les liens entre la Russie et les mouvements nationalistes radicaux qui conspirent contre l’unité de l’Europe et ses valeurs universalistes et démocratiques, qu’ils sont soutenus par la Russie.

La simple vérité est que face à cette violation flagrante de la souveraineté d’une nation, l’Europe et la communauté internationale ont répondu fermement par des sanctions économiques et politiques ciblées contre les dirigeants russes, par l’envoi de convois humanitaires et par la livraison de matériaux et d’équipements pour se défendre.

Le mercredi 2 mars, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution qui rejette fermement et massivement cette agression. Seuls quatre pays ont exprimé leur soutien à la Russie, ce qui démontre son isolement total.
La communauté internationale a ainsi montré son unité en exigeant que la Russie cesse son agression meurtrière, retire ses troupes et revienne à une résolution pacifique du conflit qu’elle a choisi d’avoir avec l’Ukraine.

Bien avant le déclenchement de ce conflit militaire, le président Emmanuel Macron a été en contact avec le président Poutine. Le dialogue doit prévaloir sur la force. Si nous ne parvenons pas à mettre un terme à cette guerre, elle aura des conséquences humaines, politiques et économiques pour tous les pays membres des Nations unies.

Sans haine, sans oublier ces soldats russes aveuglés par la propagande ou encore instruments impuissants de l’autoritarisme, jetés comme du bois dans le brasier d’une guerre absurde, je veux aujourd’hui rendre un vibrant hommage à tous les Ukrainiens qui ont uni leurs forces dans la lutte sacrée pour la liberté de leur patrie, pour leur souveraineté, pour leur droit à l’autodétermination et contre les ingérences.

Ils se battent non seulement pour leur liberté, mais aussi pour la nôtre, contre un impérialisme qui, avec arrogance et un mépris total pour l’universalité des droits de l’Homme, pour les principes les plus fondamentaux du droit international, tente d’imposer un pseudo-modèle de gouvernance liberticide que nous rejetons catégoriquement, en recourant brutalement à la force contre le droit, en soumettant cyniquement les peuples et les gardiens de la démocratie, à l’aide d’élucubrations révisionnistes et un culte de la personnalité aussi bien que de mensonges institutionnalisés.

Les hommes et les femmes d’Ukraine ont su se dresser et ils méritent notre soutien et nos applaudissements.

Nous allons maintenant écouter un message de l’ambassadrice d’Ukraine au Mexique, Mme Oksana Dramarétska, qui a accepté de s’adresser à notre communauté en cette occasion.

Dernière mise à jour le : 13 juin 2022